En association avec le Musée d’Angoulême et le dessinateur Mazan (alias Pierre Lavaud), le CDDP (Centre Départemental de Documentation Pédagogique) de Charente, installé dans les murs du château de l’Oisellerie à La Couronne, propose l’exposition « Y’a comme un os !», consacrée au gisement paléontologique d’Angeac-Charente.
Faire découvrir au grand public le gisement d'Angeac et les métiers de la
paléontologie.
Pour cette exposition, Christophe Hortolan (responsable du CDDP) a travaillé en étroite collaboration avec l’équipe de Jean-François Tournepiche (conservateur du Musée d’Angoulême) afin de présenter à la fois une exposition et des ateliers ludiques et pédagogiques à destination des enfants. Un événement qui devrait donc passionner petits et grands ! Et le succès semble au rendez-vous puisque vous êtes déjà nombreux à vous y être rendus le we passé. De même, toutes les visites scolaires ont été rapidement réservées !
Il faut dire que le chantier d’Angeac est devenu en quelques années l’un des chantiers paléontologiques les plus médiatisés de France. Et mon petit doigt me dit qu’un certain « Mimo », mascotte d’une bande dessinée désormais bien connue, n’y est pas étranger… Vous l’avez compris, nous faisons bien sûr référence au petit héro de la BD de Mazan, ce dessinateur qui a décidé de suivre le chantier d’Angeac, proposant aux paléontologues des reconstitutions paléoenvironnementales et permettant au grand public de se représenter le territoire charentais à une époque fort reculée. Ces reconstitutions sont d’ailleurs un élément important de cette exposition. Et pour les fans de la BD et/ou de son créateur, Mazan organise des séances de dédicaces les 20 octobre et 11 novembre !
L’événement s’organise autour de trois axes :
- une exposition.
- des ateliers pédagogiques.
- Une conférence.
L’exposition propose une reconstitution du fameux chantier de fouilles des carrières Audouin. Vous y retrouverez donc les fossiles les plus emblématiques découverts jusqu’ici sur le gisement : le tronc d’arbre géant de la campagne 2012, le moulage du fémur record de grand sauropode (2,20 m), quelques vertèbres de sauropodes, diverses dents de dinosaures... Au fil des salles, le visiteur est invité à rentrer dans la peau d’un paléontologue : des ateliers pédagogiques et ludiques permettent de s’initier aux différentes techniques et méthodes utilisées par les chercheurs scientifiques. Le corroyage tout d’abord, (définition d’une zone de fouilles), puis la préparation de spécimens fossiles (métier de préparateur en paléontologie), et enfin la détermination taxonomique (rôle du chercheur).
Retrouvez ci-dessus un album-photos de cette exposition sur le site web de la commune d'Angoulême.
Votre visite vous amènera également à découvrir la place qu’occupe l’Homme au sein de la « grande frise du temps » : une salle d’exposition propose en effet au visiteur de découvrir, de façon ludique, les grandes étapes de l’histoire de la Terre et de l’évolution du règne animal et végétal sur près de 4,6 Milliards d’années. L’Histoire de la Terre se trouve matérialisée par une coursive métallique en forme de « U » faisant le tour de la salle. Le visiteur est invité à replacer les événements de l’Histoire aux bons endroits. Enfin, pour ceux que la paléontologie passionne, Jean-François Tournepiche proposait une conférence intitulée « 1853-2013, 160 ans de dinomania », retraçant l’histoire de la progressive fascination que les dinosaures ont suscité auprès du grand public depuis leur découverte.
Quelques mots à propos de cette
conférence.
« Si la folie des dinosaures semble s’être développée avec la sortie du film « Jurassique Park », c’est oublier que la fascination que provoquent ces créatures disparues remonte à leurs premières reconstitutions, il y a plus d’un siècle et demi. Une véritable « dinomania » s’est ensuite développée et elle jalonne les XIX° et XX° siècles, au gré des découvertes qui se sont faites sur tous les continents. Les fossiles d’Angeac-Charente sont là pour nous rappeler que cet intérêt est toujours aussi vif. Il n’est qu’à lire la presse pour réaliser à quel point l’attention est générale face à l’annonce d’une telle découverte. Pour le meilleur, pour le médiocre et pour le pire, le cinéma, le tourisme, la bande dessinée, se sont emparés des dinosaures. Réalisations de qualité mais aussi beaucoup de productions pleines d’invraisemblances, incohérences et poncifs se déversent sur le public.
En ce début de XXI° siècle, il est étonnant de constater à quel point notre univers quotidien est envahi par les dinosaures et leur image. Malgré l’habileté du marketing, les dinosaures n’auraient jamais rencontré un tel succès s’ils ne produisaient qu’un simple divertissement frissonnant. « Grands, féroces et éteints », voilà ce qui, d’après S.J. Gould, ferait le succès des dinosaures, autant dire qu’ils sont inscrits dans notre inconscient, à la manière des contes de notre enfance, entre le merveilleux et l’épouvantable.
Et bientôt, un film !
Et oui, le gisement d'Angeac est décidément un bon filon ! Un film est en effet en projet : Jean-Charles Regonesi, jeune réalisateur de films documentaires, s'est lancé dans l'élaboration d'un reportage retraçant l'évolution du chantier d'Angeac et des découvertes qui y ont été faites. Le documentaire permettra au grand public de vivre ce chantier depuis l'intérieur.
Pour en savoir plus, je vous invite à visionner la bande annonce de ce film ici : cliquez
ici