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La galerie de paléontologie du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris

Par Aurélien Morhain
Entrée du bâtiment abritant les collections de Paléontologie et d'anatomie comparée du MNHN Paris

Bref historique du MNHN de Paris.

Le MNHN de Paris est une immense institution, dédiée à la recherche scientifique et à la diffusion de la culture naturaliste. Il se compose de :

 

- Le jardin des Plantes et sa ménagerie

- La grande galerie de l’évolution

- La galerie de minéralogie et de géologie

- Les galeries de paléontologie et d’anatomie comparée

- La galerie d’entomologie

- Le cabinet d’histoire du jardin des plantes

- L’institut de paléontologie humaine

- Le musée de l’homme

- Le parc zoologique de Vincennes

 

 

Le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris est historiquement l’un des plus hauts lieux scientifiques du monde. Créé en 1635, c’est en effet le second plus ancien établissement mondial de ce type, (après le Natural History Museum of London). Ce museum a d'ailleurs été qualifié par un scientifique américain de "Musée des musées", soulignant ainsi l'importance d'une telle institution. 1635 est l’année de création du « Jardin royal des plantes médicinales », destiné à ses débuts aux collections botaniques et aux besoins de la maison royale. Au fur et à mesure du temps, il se scinde finalement en deux départements : une déclaration royale datée du 31 mars 1718, sépare la charge de « premier médecin du roi » de la surintendance du Jardin puis, en 1729, l'ancien « droguier » prend officiellement le titre de « cabinet d'histoire naturelle ». En 1739, Georges Louis Leclerc, comte de Buffon prend la direction de l'établissement. Il y restera près d'un demi-siècle, jusqu'à sa mort en 1788 : cet homme va considérablement développer les différents départements de cette institution et notamment, le cabinet d'histoire naturelle. Il est à l’origine des grands voyages d’études à des fins naturalistes. Ces voyages vont alors permettre la réunion progressive de millions d’échantillon de toutes sortes : plantes, roches, minéraux, fossiles, animaux, insectes…. Buffon fait d’ailleurs agrandir plusieurs fois le cabinet d’Histoire Naturelle, les collections s’accroissant sans cesse. Ces voyages ont surtout deux conséquences majeures en Europe : la prise de conscience par les puissants de l’intérêt de nouvelles contrées, (origine du colonialisme) et l’avancée prodigieuse de la connaissance du monde qui nous entoure.

Vue sur une partie de la galerie. Au fond, le grand mammouth quaternaire

Buffon favorise par ailleurs l’arrivée de nombreux scientifiques et naturalistes, tels que Jean-Baptiste Lamarck ou Déodat Dieudonné Sylvain Guy Tancrède Gratet de Dolomieu, par exemple. Le travail colossal de cet homme fera la renommée scientifique de la France dans le monde entier à partir du XVIIIe siècle. Le 10 juin 1793 cette institution prend officiellement le nom de Muséum, remplaçant définitivement  l’ancien jardin royal des plantes médicinales créé en 1635.

Vidéo présentant les galeries de Paléontologie et d'anatomie comparées du MNHN de Paris.

Le XIXe siècle, bien que marqué par de grands voyages d’exploration, va se focaliser sur l’étude des collections amassées depuis si longtemps. Peu à peu, les scientifiques étudient le règne animal, délaissé jusqu’ici. Deux grands savants vont marquer ce siècle en France : Étienne Geoffroy Saint-Hilaire et Georges Cuvier. Plusieurs théories et découvertes voient le jour au Muséum parmi lesquelles « le principe de corrélation des formes » sur lequel Cuvier fonde l'anatomie comparée et la Paléontologie. Le XIXe siècle est une période décisive, durant laquelle règne une grande effervescence scientifique : c’est le siècle de C.Darwin qui, en publiant « de l’origine des espèces » en 1859, met la communauté scientifique, le corps ecclésiastique et la société toute entière en émoi. Le XIXe siècle reste à bien des égards une période de remise en question pour l’Homme. 

La galerie de paléontologie au début du XXe siècle. On peut constater l'ampleur des collections.
La galerie de paléontologie au début du XXe siècle. Ici aussi, on constate l'ampleur des collections.

Durant cette période, les collections de l’institution deviennent immenses, à tel point que l'on manque de place pour les conserver. Le vieux château acquis sous Louis XIII (en 1633), au moment de la création du « jardin royal des plantes médicinales », et qui a été agrandi tout au long du XVIIIe siècle, ne suffit plus. On décide alors, à partir de 1877, la construction de plusieurs autres édifices enserrant ceux qui existaient alors : l’architecte Jules André construit la galerie de zoologie puis la galerie de paléontologie (1898), qui abrite aussi les collections d'anatomie comparée. Cette Galerie de Paléontologie et d’anatomie comparée, que nous présentons dans cet article, est restée pratiquement inchangée depuis sa création. Le XIXe siècle voit la poursuite des voyages à but naturaliste, le plus marquant restant l’expédition d’Égypte, commandée par Napoléon Bonaparte de 1798 à 1801. Les différents départements du Muséum de Paris constituent aujourd’hui un endroit fantastique pour tout passionné des sciences de la Terre. Il plonge le visiteur dans l’aventure passionnante de l’histoire des sciences et invite le visiteur à un voyage à travers le monde et le temps. Les Galeries de Paléontologie et d’anatomie comparée ont bien sûr notre préférence, car elles donnent une image figée des connaissances en sciences de la Terre à la fin du XIXe siècle.

La galerie de paléontologie.

Sarcosuchus imperator, Crétacé inférieur, Niger.

C’est au premier étage du bâtiment que se trouvent les collections de Paléontologie. Celles-ci sont organisées de façon chronologique. Au centre de la galerie ont été reconstitués de grands vertébrés terrestres et marins provenant du monde entier et appartenant à des époques géologiques parfois très éloignées. Certaines sont exceptionnelles telles que les restes momifiés de Mammouths du Quaternaire de Sibérie ou certains squelettes de dinosauriens tels que celui d’un  Iguanodon du Crétacé inférieur. D’autres constituent des moulages de découvertes majeures, tel le squelette du crâne du Mosasaure de Maastricht, dont l'original est conservé dans les réserves du Museum et qui est considéré comme "trésor du patrimoine national français". Découvert durant la seconde partie du 18e siècle dans les carrières sous-terraines de la Montagne St-Pierre, le fossile fut réquisitionné par les troupes françaises de Louis Philippe.

 

Parmi les plus grands spécimens du troupeau central, il convient également de mentionner le moulage du squelette de Diplodocus carnegiei, découvert en 1899 par Willaim Reed dans le Crétacé du Wyoming aux USA, qui fit grand bruit lors de son arrivée au MNHN. Considéré alors comme "l'animal le plus colossal jamais porté par la Terre", le MNHN (à l'instar de nombreux musées de par le monde) en demande un moulage. L'exemplaire du MNHN de Paris est inauguré le 15 juin 1908 par le président de la République Armand Fallières. Un dîner intitulé "le dîner du Diplodocus" est d'aileurs organisé dans la Galerie de Paléontologie pour célébrer l'occasion !

Retrouvez ci-dessous un album-photos consacré à la section géologie et paléontologie du MNHN de Paris.

On citera également les premiers fossiles jamais découverts et décrits scientifiquement, mis au jour en Amérique du Nord par le marquis de Longueuil en 1734, ou encore de Paléonthérium des gypses de Montmartre, étudié par Georges Cuvier lui-même. Notons aussi le squelette complet du premier Archéoptéryx, découvert dans les calcaires lithographiques du Jurassique allemand. Mentionnons enfin le squelette sub-complet et récemment restauré de Sarcosuchus imperator, du Crétacé inférieur du Niger, (reconstitution vidéo ici : Cliquez ici). Autour de ce « troupeau » central, on trouve de grandes vitrines murales dans lesquelles prennent place de plus petits organismes fossiles. Parmi ceux-ci on mentionnera : des grenouilles fossiles du Tertiaire d’Aix en Provence ; une grande collection de gastéropodes fossiles de tous âges et de toutes provenances, parmi lesquels un impressionnant échantillonnage d’ammonites, d’oursins et de coquilles marins. Pour finir, notons la présence de la superbecollection de poissons fossiles du Tertiaire de Monte Bolca en Italie. Ces fossiles ont été confisqués par Napoléon Ier, le 17 mai 1797 à Vérone, au comte Giambatista Gazola, (près de la moitié de sa collection), l'empereur jugeant ces fossiles "dignes d'être portés à Paris dans le Museum où manque cette collection".

Une bonne raison de visiter la galerie de paléontologie du MNHN de Paris !

Les Galeries d'Anatomie comparée et de Paléontologie ont accueilli en 2012 de nouveaux spécimens remarquables et spectaculaires, comme un squelette d'archéocète de 9m de long : Cynthiacetus peruvianus de l'Éocène terminal du Pérou. Ce spécimen est l'un des plus complet connu au monde (95%) et l'un des deux exposés (l'autre étant à la Smithsonian Institution à Washington). Si vous n'avez pas encore eu l'occasion d'aller découvrir ces nouveaux spécimens, il est encore temps ! (Photo ci-contre : Cynthiacetus peruvianus du MNHN de Paris ; © MNHN).

 

Lire la suite sur le site-web du CNRS : cliquez ici.

Pour aller plus loin.

- Un article fort bien documenté sur l’histoire du MNHN de Paris, sur Wikipedia : cliquez ici.

- Le site web du MNHN de Paris : cliquez ici.

- Un article portant sur la reconstitution du squelette de Sarcosuchus imperator de la galerie de Paléontologie du MNHN de Paris : cliquez ici.


 

 

Le Jardin des Plantes,

 2 rue Buffon

 Paris

 Tél.: 01 40 79 38 90

 

Les horaires :

tous les jours de 9h à 17h ou 17h30 d'octobre à mars.

De mars à septembre de 9h à 18h ou 18h30

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Le MHN de La Rochelle

 

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Le gisement paléontologique d'Angeac

 

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